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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 21:57

Première escapade par Elodie

     Et un beau matin, on nous annonce entre deux chapatis que nous avons une heure pour faire notre sac et partir trois jours en excursion à Darjeeling. Darjeeling est situé dans l’Himalaya, au milieu des champs de thé. Pour la petite anecdote de soirée : même si au premier abord le nom de la ville sonne très « british » - les Anglais l’appréciaient pour sa fraîcheur et y on construit de beaux bâtiments- le nom de la ville est tibétain : « Dorje Ling », littéralement  «la cité de la foudre. »

 

                Nous sommes donc partis tout heureux : direction Siliguri en bus. Après un repas qui a mis des heures à être servis (ce fut notre première expérience en restaurant : autant vous dire tout de suite que ce n’est pas d’une rapidité fulgurante), nous partons en quête d’une jeep. Celle-ci  louée, nous nous tassons à huit (et pourtant on peut y tenir jusqu’à dix, mais nous n’avons pas tenté), tout juste à temps car la mousson s’abat aux claquements des portières.

                Et nous voilà partis ! Soyons honnêtes : nous étions bienheureux que personne ne soit là pour voir dans quoi nous nous étions embarqués. Dans un de ces brouillards de séries américaines, nous slalomons entre les véhicules. Certains daignent allumer leurs phares, mais d’autres surgissent du néant au dernier instant. Nous traversons une zone militaire, car la région peut être instable : coincée entre le Bengale et le Népal, les choses ne sont pas toujours simples.  Puis d’un coup, semblable à un décollage avec Swiss Airlines, nous passons de la plaine à la montagne. Se succèdent alors les virages en épingles, les montées indécentes et les croisements de véhicules. Comme il est d’usage dans le pays, le klaxon reste le plus grand allier du conducteur, et nous guettons avec une tremblante excitation si un son semblable va nous parvenir de l’autre côté de la masse rocheuse que nous nous apprêtons à contourner à 180° degrés. Notre cher conducteur bouddhiste nous fait longer des précipices, escalader des mottes de terres et prendre des chemins de traverse.  Comment vous dire le soulagement de voir le panneau « Darjeeling » au bout de trois heures trente de voyage ?


                                P1010021.JPG

 

                Passons les formalités du taxi et de l’hôtel. Il est déjà bien tard (les restaurants ferment à 21h), il est grand temps de s’attabler. Nous voici dans une cantine typique indienne. Au menu : de succulents thalis (d’après le guide) et du thé. Certains se lancent donc dans les thalis du nord et les thalis du sud, alors que Raoul tente un plat délicieux mais dont le nom nous échappe encore. Le thali est une assiette composée de riz, de chapatis et d’une myriade de petits bols qui contiennent tous des plats différents. Ceux du sud étaient visiblement épicés et furent peu appréciés. Ceux du nord, très parfumés, reçurent un plus franc succès, considéré par certains comme leur meilleur repas de restaurant. Retour ensuite dans notre hôtel type victorien, très poussiéreux mais sur la place centrale.


                                            P7280239

 

                Le lendemain, direction le Napalese Temple. Petit temps d’appréhension en arrivant : un homme nous interpelle, nous demande d’enlever nos chaussures. A côté de lui, un panneau qui parle de dons reversés aux pauvres. Pas évident de prendre une décision à huit. Certains partent devant, les autres restent, quelques peu désorientés. Finalement, nous décidons d’enlever nos chaussures mais de les garder à la main. Nous voilà montant la pente (nous sommes dans l’Himalaya, rendez-vous bien compte !) et un prêtre nous bénis, nous laisse un tikka sur le front et nous passons le portique principal, sonnant d’un coup la cloche qui pend au-dessus de nous. Et bien oui, la politesse veut qu’on frappe avant d’entrer, et les dieux sont des êtres courtois. Ce temple est bariolé de couleurs : des centaines de guirlandes, composées de rectangles de tissus sur lesquels sont inscrits les prières, inondent notre vue. Ce temple est un vrai lieu de paix. L’atmosphère, étrange où la fumée d’encens se mêle à cette brume épaisse qui ne nous quittera pas du week-end, les bruits des cloches, les paroles psalmodiées ; et les deux religions qui y cohabitent : le Napalase est un lieu de culte à la fois hindou et bouddhiste. Nous nous promenons entre les bâtiments – il est difficile pour nous de rester dans les sanctuaires car la ferveur et l’incompréhension dans laquelle nous sommes nous met mal à l’aise. Alors nous profitons de la beauté du lieu pour laisser parler notre fibre artistique et prendre, discrètement, quelques photos. Entre temps, des singes viennent nous saluer. Si Priscille et Elodie se risquent à un salut, les autres restent sagement en retrait. Approuvons cette décision car nos nouveaux compagnons ne semblent pas enflammés par notre humour.  

 

                Après notre pause déjeuner dans un restaurant français, certains d’entre nous partent pour le Tibetan Center. Après quelques détours, nous arrivons par le bas du village, à flanc de montagne. Etonnés de ne voir personne, nous demandons notre chemin aux très aimables habitants qui nous guident jusqu’aux portes principales. Les bâtiments, qui comportent une école, un hôpital et des ateliers a été créé par des réfugiés tibétains qui fuyaient l’armée chinoise. Leur nombre a quadruplé depuis et ils vivent de leur production locale : ils filent leur laine pour produire des vêtements, des couvertures, font des broderies etc. Nous visitions une petite salle où s’ont exposées des photos qui retracent l’aventure de ce centre, aujourd’hui fort réputé. Ensuite, nous visitions les ateliers de fabrications. La pluie commence à tomber, et nous repartons à Darjeeling.  Ballade ensuite dans le marché traditionnel où le plus important, c’est de se perdre dans les minuscules ruelles qui le composent, au milieu des vêtements, des épices, des bijoux, des jouets, des fruits.

                Notre petite pause shopping achevée dans les rues de la ville, nous mangeons notre dernier restaurant (beaucoup trop épicé !) pour ensuite passer notre dernière nuit poussiéreuse.

             

                                         P1010084.JPG 

 

Le lendemain encore, expédition jeep dans l’autre sens. Mais cette fois-ci, notre jeune (et nouveau) conducteur nous fait passer par une belle route neuve, et nous traversons des villages où il semble connaître tout le monde et achète ses salades comme au McDrive.  La descente se fait par un autre flanc de la montagne, dégagé des arbres, et, par chance, des nuages, et nous voyons ce long serpentin gris former des courts méandres sur un océan de champs de thé d’un vert incroyable. Sensibles aux vertiges, s’abstenir encore, car là plus que la dernière fois, les barrières de sécurité sont inexistantes et nous roulons à vive allure, dépassant des familles qui, au bord de la chaussée, font du stop pour redescendre dans la vallée. Puis la route plate et en travaux (mais pas fermée aux voitures, vélos, charrettes) et enfin la ville, où nous attendons quarante-cinq minutes notre bus sous des trombes d’eau.

                Nous sommes très heureux de rentrer « chez nous » et de revoir tout le monde. Nous arrivons pour la prière des enfants et je lutterais vainement à tenter de vous décrire la chaleur qui a saisi notre cœur quand nous avons revu notre « famille » de Bakuabari. 

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commentaires

S
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
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